ÉTAPES - Poème de Hermann Hesse
Le 11 avril 2015 Frenz donne sa démission au Centre de Partage. Nos désaccords et nos différences n'ont pas trouvé l'écoute et le dialogue nécessaire pour un chemin gagnant-gagnant ... En guise de mon départ je partage ce merveilleux poème de Hermann Hesse traduit en français en reconnaissance de tous les personnes que j'ai rencontré pendants mes 6 ans de passage ...
Étapes
Comme chaque fleur fane et chaque jeunesse
Cède à l'age, chaque étape de vie fleurit,
Fleurit également chaque sagesse et chaque vertu
A son temps, et ne peut pas durer éternellement.
Lors de chaque nouvel appel de vie, le cœur
Doit être prêt au grand départ et au recommencement,
Pour se donner en tout courage et sans deuil
Dans d'autres et nouveaux engagements.
Et à chaque début est inhérent un charme,
Qui nous protège et nous aide à vivre.
Nous devons gaiement traverser espace après espace,
Ne s'accrocher à aucun d'eux comme à une patrie,
L'esprit mondial ne veut pas nous lier et nous confiner
Il veut nous soulever par étape, nous élargir.
À peine habitués à l'intérieur d'un cercle de vie
Et confortablement acclimatés, l'affaiblissement nous menace,
Simplement celui qui sera prêt au départ et au voyage
Peut se sevrer de l'accoutumance paralysante.
Peut-être même que l'heure de notre mort
Nous enverra-t-elle, jeune, vers des espaces nouveaux,
L'appel de la vie ne prendra jamais fin...
Allons donc, cœur, fais tes adieux et guéris!
- Hermann Hesse, 4.5.1941
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Stufen
Wie jede Blüte welkt und jede Jugend
Dem Alter weicht, blüht jede Lebensstufe,
Blüht jede Weisheit auch und jede Tugend
Zu ihrer Zeit und darf nicht ewig dauern.
Es muß das Herz bei jedem Lebensrufe
Bereit zum Abschied sein und Neubeginne,
Um sich in Tapferkeit und ohne Trauern
In andre, neue Bindungen zu geben.
Und jedem Anfang wohnt ein Zauber inne,
Der uns beschützt und der uns hilft, zu leben.
Wir sollen heiter Raum um Raum durchschreiten,
An keinem wie an einer Heimat hängen,
Der Weltgeist will nicht fesseln uns und engen,
Er will uns Stuf' um Stufe heben, weiten.
Kaum sind wir heimisch einem Lebenskreise
Und traulich eingewohnt, so droht Erschlaffen,
Nur wer bereit zu Aufbruch ist und Reise,
Mag lähmender Gewöhnung sich entraffen.
Es wird vielleicht auch noch die Todesstunde
Uns neuen Räumen jung entgegen senden,
Des Lebens Ruf an uns wird niemals enden...
Wohlan denn, Herz, nimm Abschied und gesunde!
- Hermann Hesse, 4.5.1941
